Histoire de noix

Vous connaissez peut-être cette maxime qu’on attribue au fameux Albert Einstein : « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » ?

J’étais un matin en train de préparer mon petit déjeuner et m’affairais à casser quelques noix. Vous savez que les noix sont excellentes pour la santé ? Riches en oméga, en anti-oxydants, en vitamines et minéraux, elles constituent un véritable concentré de bonne santé, réduisent les risques de maladies cardiovasculaires et de maladie d’Alzheimer. Tout ce qu’il faut pour bien commencer la journée !

Revenons donc à mes noix. Tout en me servant de mon casse-noix, je pensais une nouvelle fois, comme c’est le cas depuis de nombreuses années, que les noix ne se cassent jamais comme il faudrait : soit l’on n’applique pas suffisamment de force, et la coquille ne se brise que partiellement, vous obligeant à faire preuve d’ingéniosité pour récupérer tous les petits morceaux pris au piège dans la coquille à l’aide d’un couteau pointu ; soit l’on presse trop fort, et la noix se retrouve réduite en purée, définitivement perdue. Guère mieux ! En résumé, dix minutes de combat acharné pour un bien piètre résultat !

Suis-je la seule à avoir ce problème ?

J’en étais là de mes réflexions lorsque, Dieu sait pourquoi, j’ai regardé ma noix et mon casse-noix, et une idée de génie m’a traversé l’esprit : et si je plaçais la noix dans l’autre sens à l’intérieur du casse-noix ? Jusqu’à présent, j’avais toujours inséré la noix perpendiculairement à l’axe du casse-noix, et il m’était subitement apparu qu’insérer la noix dans le sens de la longueur serait peut-être plus judicieux. Eh bien figurerez-vous que l’idée était excellente. Soudainement, la forme même du casse-noix prenant tout son sens.

L'autre pensée de génie qui suivit immédiatement la première fut la suivante : « Cinquante années pour apprendre à se servir d’un outil aussi rudimentaire qu’un casse-noix ! Porca miseria !* »

À qui la faute ? Car à notre époque, il faut obligatoirement un coupable, n’est-ce pas ?

- Peut-être avais-je commencé à me servir du casse-noix ainsi lorsque j’étais petite, et n’avais-je jamais envisagé de faire différemment, même si cela n’était pas particulièrement efficace ;

- Ou peut-être avais-je toujours vu les gens autour de moi procéder de cette manière, eux-mêmes ayant appris à le faire ainsi et n’ayant jamais remis en cause cette façon de procéder ?

Si c'est le cas, dites-vous que les personnes autour de vous ne peuvent vous enseigner ce qu’elles ne savent pas, même avec la meilleure volonté du monde.

Beaucoup de choses dans la vie ne sont qu’une affaire de savoir, de connaissances. Un peu comme des clés qui ouvrent certaines portes. Attention, n'allez pas conclure que quelqu'un a la clé qui ouvre toutes les portes. Non, chacun son domaine.

C’est pour cela qu’il est important d’admettre que l’on ne sait pas tout, et qu’il existe des gens qui savent mieux et peuvent vous faire gagner énormément de temps – voire d’argent.

Du style vous éviter de perdre 50 années pour trouver la bonne façon de casser des noix, parce que vous n’aviez pas la clé, ou que vous utilisiez une clé inadéquate.

Ce n’est pas parce que vous avez toujours procédé d’une certaine manière que c’est la meilleure solution, la plus rapide et la plus efficace. D’ailleurs, si d’autres ont réussi mieux que vous dans un domaine, c’est certainement qu’ils ont utilisé des solutions plus adaptées.

À vous maintenant de vous demander dans quels domaines vous vous confrontez à des difficultés, ou tout simplement où vous aimeriez avoir de meilleurs résultats : au niveau professionnel, en matière de relations personnelles, de forme physique, de santé...

Vous pourrez ensuite choisir (ou pas - mais dans ce cas, cela relèvera de votre responsabilité si vous ne progressez pas) de rechercher toutes les informations disponibles actuellement, voire de vous adresser à un professionnel qui pourra vous aider à trouver rapidement des solutions. Autrefois, on parlait de guide, de mentor, maintenant on les appelle tout simplement « coach ».

À l’heure d’internet, vous devriez trouver très vite énormément de clés.

Il faut juste pour cela que vous soyez prêt à admettre que vous ne savez pas tout – un truc qui s’appelle l’humilité, il me semble.