Aventures potagères (suite)
Sur les conseils de mes amis blogueurs qui me confirmèrent la piste de l'escargot, et que je remercie au passage, je partis donc à la chasse aux gastéropodes.
Le terrain était vaste, je débutai la traque en partant de la porte d'entrée. Les mauvaises herbes, envahissantes, m'empêchant de repérer tous les malfaiteurs, je me décidai à les arracher en même temps que je traquais les malfaiteurs, histoire de faire d'une pierre deux coups : les gastéropodes s'entassaient dans un seau, tandis que les mauvaises herbes remplissaient des sacs. J'y voyais ainsi un peu plus clair, ce qui permit de débusquer plus facilement ces horribles assassins de salades.
Deux sacs de mauvaises herbes pleins à ras-bord, quelques gastéropodes et trois limaces dans mon seau, et voilà que je commençai déjà à transpirer. J'étais loin du compte, il y avait encore bien du travail ! Je n'étais même pas en vue de mon potager. Bien évidemment, une fois placés dans le seau, les escargots n'avaient qu'une intention : en ressortir. Je passai mon temps à les récupérer sur le bord du seau avant qu'ils ne s'en échappent pour les renvoyer au fond. La récolte de mauvaises herbes était de loin plus conséquente.
Je récupérai aussi quelques clous et vis à bois, laissés par-ci par-là par quelques ouvriers un tant soit peu indélicats – voire simplement pressés.
Épuisée par cette chasse sous ce soleil de plomb, je m'assis dans un coin et réfléchis. Qu'allais-je bien pouvoir faire avec ces quelques gastéropodes récoltés ?
- Appeler le commissaire du bureau de police de la ville ? Il me rirait au nez. Tout ça pour deux salades ! Et d'autant plus que bien évidemment, aucun des escargots n'avait de pièce d'identité sur lui. Il n'était donc pas envisageable d'affréter un charter pour les renvoyer dans leurs pays.
- Téléphoner à quelques restaurateurs du coin pour les leur revendre ? Il n'y en avait vraiment pas assez, j'en avais ramassé à peine une douzaine.
- Préparer une sauce persillée au beurre et en faire mon dîner ? Ce qui me permettrait peut-être, de façon indirecte, de manger mes deux salades ? Définitivement non. Il est des jours où je me sens profondément végétarienne
Bref, où allai-je bien pouvoir déposer ces bêtes afin qu'elles ne sévissent plus dans mon potager ?
J'étais là, en train de méditer, entre mes sacs de mauvaises herbes, mon seau et quelques maigres escargots, et un pot de vis et de clous.
Comme dans toute grande découverte, le hasard joue souvent un rôle primordial. Je repensai à tous les conseils pour éloigner les escargots de mes salades. Bière, marc de café, coquilles d'œufs écrasées… Certains sites internet vont même jusqu'à conseiller de déposer au sol des disques usés de disqueuses (le côté râpeux dérangerait particulièrement les escargots, parait-il). Évidemment quand on boit un café le matin et qu'on ne mange pas quatre œufs à chaque repas, je me doute qu'il va me falloir du temps pour ériger un mur de protection à mes deux carrés de verdure.
Et là, je regardai soudain les vis à bois d'un autre œil. Elles feraient certainement un parfait garde-corps. Il suffirait d'en disposer suffisamment autour du potager pour que les escargots ne s'y risquent plus.
Les quelques vis récupérées gisant dans mon pot à même le sol n'étaient de loin pas suffisantes pour couvrir mes besoins. Ah… Mais ne voyez-vous pas la lumière qui soudain s'allume au-dessus de ma tête telle une étincelle symbolisant l'idée génialissime ? Je pensai soudain à cet atelier parfaitement achalandé, regorgeant de toutes sortes de vis, boulons, écrous... Justement, il se trouve que le propriétaire est actuellement absent pour raisons professionnelles. C'est dommage pour lui…
Pas de panique, je me contenterai de quelques vis, et puis, il y en a tant que trois ou quatre-cents en moins, cela ne se verra même pas
Et mes gastéropodes dans tout cela, me demanderez-vous ? Chez quel voisin les ai-je discrètement déposés ? Eh bien, là aussi, je suis assez fière de moi : je les ai transvasés dans les sacs de mauvaises herbes, que j'ai apportés à la déchetterie. Comme ils vont être ravis, tous ces escargots, ils n'auront jamais vu autant de verdure de toute leur vie. Et ainsi, je suis certaine que ceux-là au moins ne reviendront pas dans mon potager
Et pour les autres qui ne manqueront pas de venir envahir mon terrain - les frontières n'étant désormais plus fermées - je sais maintenant comment procéder !
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